Jean-Germain DROUAIS (1763-1788)

Jean-Germain DROUAIS (1763-1788)
Trois servantes
Lavis gris sur traits de crayon noir sur papier
Dimensions de l’oeuvre : 17,5 x 14 cm
Dimensions du cadre : 30 x 30 cm
Issu d’une dynastie de peintres, Jean- Germain Drouais est le fils du portraitiste François-Hubert Drouais (1727-1775) qui l’initie très tôt au dessin et à la peinture. À l’âge de douze ans, il intègre l’atelier de Nicolas Guy Brenet avant de compter parmi les premiers élèves de Jacques-Louis David aux côtés d’Anne-Louis Girodet et de Jean-Antoine Gros. Jean-Germain Drouais est lauréat du Grand Prix de Rome en 1784 avec Le Christ et la Cananéenne (Paris, Musée du Louvre). L’année suivante, accompagné de David dont il est l’élève favori, l’artiste se rend en Italie afin de parfaire sa formation au contact des chefs-d’œuvre de l’Antiquité et des grands décors de Raphaël. Il collabore notamment au Serment des Horaces avant de mourir prématurément en 1788, emporté par la petite vérole. Sa disparition suscite une vive émotion chez ses contemporains qui pleurent une perte tragique pour l’art.
Habile peintre et dessinateur, Jean-Germain Drouais compte parmi les artistes les plus doués de sa génération. Malgré une carrière écourtée, son œuvre a marqué la peinture néoclassique française. Il renoue avec l’Antiquité classique et emprunte aux maîtres du classicisme français du XVIIe siècle tels que Nicolas Poussin et Charles Le Brun.
Notre dessin peut être rapproché du groupe de trois servantes figurant en haut à gauche du tableau Le Retour de l’enfant prodigue de l’Église Saint-Roch à Paris achevé en 1782 (ill.1). Il s’agit d’un tableau emblématique de l’esthétique néoclassique dans lequel le peintre déploie habilement les leçons de David. La position des trois femmes de notre feuille varie sensiblement par rapport à celle des servantes s’affairant au service du fils prodigue (ill.2). On retrouve toutefois la même souplesse des plissés des drapés soulignant les mouvements des servantes ainsi que l’expression subtile des passions de celles-ci, autrement dit de leurs émotions. Plusieurs feuilles d’étude conservées dans les collections publiques françaises (ill.3) témoignent des recherches de Jean-Germain Drouais, rendant ainsi compte des réflexions de l’artiste quant à l’équilibre de la composition.
ill.1 Le Retour du fils prodigue, 1782, huile sur toile, Paris, église Saint-Roch ; ill.2 détail ; ill.3 Une Niobide, lavis gris et mine de plomb, Rennes, Musée de Beaux-Arts, © MBA, Rennes, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Manuel Salingue
Collections publiques
Paris, Musée du Louvre
Rouen, Musée des Beaux-Arts
Rennes, Musée des Beaux-Arts
Le Mans, Musée de Tessé
Chartres, Musée des Beaux-Arts
Lille, Palais des Beaux-Arts
Dijon, Musée Magnin
Exposition personnelle
Jean-Germain Drouais, Rennes, Musée des Beaux-Arts, 1985
Exposition collective choisie
Le Baroque des Lumières, chefs-d’oeuvre des églises parisienne du XVIIIe siècle, Paris, Petit Palais, 2017
Bibliographie choisie
Patrick Ramade, Jean-Germain Drouais, catalogue d’exposition, Rennes, Musée des Beaux-Arts, 1985
Coming from a painters’ family, Jean-Germain Drouais is the son of the portraitist François-Hubert Drouais (1727-1775) who taught him painting and drawing very soon. When he turns 12, he integrates Nicolas Guy Brenet’s workshop before becoming, with notably Anne-Louis Girodet and Jean-Antoine Gros, one of this first students of Jacques-Louis David.
Jean-Germain Drouais is awarded the Grand Prix de Rome in 1784 with his Christ and the Canaanite woman (Paris, Louvre Museum). The following year, he travels to Italy with his master David in order to improve his education closer to the masterpieces from Antiquity and the famous Raphael’s frescoes. He collaborates to the realization of the Oath of the Horatii before dying prematurely in 1788, due to smallpox. His death arouses strong emotions amongst his contemporary fellows who cry a tragic loss for art.
Handy painter and draftsman, Jean-Germain Drouais is one of the most talented artists of his generation. Despite a short career, his work has impacted the French neoclassicism painting. He revives classical Antiquity and draws part of his work from French classicism masters of the XVII century such as Nicolas Poussin and Charles Le Brun.
Our drawing may be connected to the three handmaids’ group displayed at the top left corner of the painting The Return of the Prodigal Son that was achieved in 1782 and currently located in the Saint- Roch Church in Paris. This is an emblematic painting of the neoclassicism aesthetic in which the artist skillfully applies David’s lessons. The position of the three women in our drawing is different from the one of Drouais’ painting. We however find
out the same drapery’s softness underlying handmaids’ movements as well as the subtle expression of their passions, in other terms of their emotions.
Several sketches kept in French public collections evidence Jean-Germain Drouais’ research, showing his thoughts about the balance of the composition.
* Cette oeuvre est vendue en l’état, sa nature de bien d’occasion emporte l’acceptation de l’acheteur quant à la possibilité qu’elle puisse comporter des marques d’usage, d’usure, de fragilité, d’ancienneté ou de restauration dues au passage du temps.