Mathilde BONAPARTE (1820-1904)
Mathilde BONAPARTE (1820-1904)
Portrait de femme de profil, 1888
Aquarelle sur carton
Signé “Mathilde” et daté “1888” en bas à droite
32 x 26 cm
Oeuvre vendue sans cadre
Quelques infimes traces de salissure
Mathilde Létizia Wilhelmine Bonaparte naît en Italie où sa famille s’est exilée. Elle est la nièce de Napoléon Ier, née de l’union entre Jérôme Bonaparte, frère de l’Empereur et ex-roi de Westphalie, et Catherine de Wurtemberg. À l’âge de 16 ans, elle est fiancée à son cousin Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, mais les fiançailles sont rapidement rompues. En 1840, Mathilde Bonaparte épouse le prince russe Anatole Demidoff dont elle se sépare quelques années plus tard, avant de s’installer à Paris en 1846.
La Princesse s’initie à l’art dès l’enfance. Elle éduque son œil et forme son goût en fréquentant avec passion galeries et musées italiens. Elle pratique également le dessin et reçoit, entre autres, les leçons de Michel Ghislain Stapleaux, élève et dernier assistant du peintre Jacques-Louis David. S’adonnant par ailleurs à l’aquarelle, elle sera l’élève du peintre Eugène Giraud à Paris avec qui elle se lie d’amitié. Sous le Second Empire, elle expose au salon officiel où elle obtient une médaille de troisième classe. Elle y présente principalement des figures vêtues de costumes orientalistes exécutées d’après nature. Ces sujets la distinguent des femmes artistes de son temps d’ordinaire cantonnées à la peinture de natures mortes ou à la copie d’après les maîtres.
Indépendante et pleine d’esprit, Mathilde Bonaparte est une personnalité incontournable du monde littéraire et artistique de la seconde moitié du XIXe siècle. Celle que Sainte-Beuve appelait « Notre-Dame des Arts » s’entoure d’hommes de lettres tels que Gustave Flaubert, Théophile Gautier ou encore les frères Goncourt mais aussi d’artistes parmi lesquels Ernest Hébert, Alexandre Cabanel et Jean-Baptiste Carpeaux. Elle les reçoit dans son hôtel particulier de la rue de Courcelles où elle tient salon (ill.1) mais aussi dans sa propriété de Saint-Gratien au bord du lac d’Enghien. Outre son activité artistique, elle joue un vrai rôle de mécène et constitue une importante collection d'œuvres d’art. Proche des artistes dits “officiels”, Mathilde Bonaparte demeurera insensible à la révolution picturale impressionniste qui se joue à partir des années 1870.
Le portrait de femme en buste que nous présentons illustre ses talents d’aquarelliste. La physionomie du modèle peut être rapprochée d'autres figures d’orientales représentées par l’artiste dans les années 1880-90 (ill.2 et 3). On retrouve également les mêmes teints diaphanes ainsi que le même traitement du fond en nuées bleu ciel.
A. BIOT
Collections publiques
Paris, Bibliothèque nationale de France
Paris, Musée Hébert
Ajaccio, Musée Fesch
Saint-Lô, Musée des Beaux-Arts
Nantes, Musée des Beaux-Arts
Compiègne, Château de Compiègne, Musée du Second Empire
Lille, Palais des Beaux-Arts
Principales expositions
Un soir chez la princesse Mathilde, une Bonaparte et les arts, Ajaccio, Palais Fesch, juin-septembre 2019
La Princesse Mathilde et son temps, Florence, Palazzo Strozzi, 1959
Bibliographie choisie
Un soir chez la princesse Mathilde, une Bonaparte et les arts, cat. expo., Ajaccio, Palais Fesch, 2019, Silvana Editoriale.
Mathilde Bonaparte, Mémoires inédits, Paris, 2019, Grasset, Coll. Les Cahiers Rouges (manuscrit établi par Carole Blumenfeld).
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