Joséphine BEAUDOUIN (1909-2005)

Joséphine BEAUDOUIN (1909-2005)

2 500,00 €

Poésie de l’oiseau, 1948

Huile sur toile

Signée “Joséphine Beaudouin” et datée “1948 “ en bas à gauche

35 x 27 cm

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Bird, 1948

Oil on canvas

Signed "Joséphine Beaudouin" and dated "1948" lower left

13,7 x 10,6 inch

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Née à Albi en 1909, Joséphine Beaudouin (née Cals) montre un intérêt précoce pour le dessin. À l’âge de douze ans, elle rejoint Paris où sa mère, Jeanne Ramel-Cals, anime un salon littéraire que fréquentent des personnalités du monde des arts telles qu’Ambroise Vollard. En 1925, alors que ses premiers dessins paraissent dans la revue le Crapouillot, la jeune artiste intègre l’École des Arts Décoratifs où elle étudie la peinture à fresque. Elle épouse l’architecte Eugène Beaudouin en 1928 avec lequel elle parcourt l’Europe. Ce dernier, membre de l’Académie des Beaux-Arts, a réalisé une série de bâtiments précurseurs de l’architecture moderne en France (Clichy, Maison du Peuple ; Antony, Résidence universitaire Jean Zay). Joséphine Beaudouin expose au Salon des Indépendants, au Salon des Tuileries, au Salon d’Automne et au Salon des Artistes Décorateurs.

L'œuvre de celle que Jean Cocteau qualifiait d’”ensorceleuse” est empreinte de mystère. Son travail porte le sceau d’une personnalité hors norme. En effet, Joséphine Beaudouin développe très tôt un penchant pour le rêve et se réfugie entre autres dans les ouvrages illustrés par Gustave Doré. Sa virtuosité technique et son imagination débordante sont louées par la critique de son temps qui salue unanimement ses Marmorées (ill.1). Nommées ainsi par René Barotte, il s’agit de peintures réalisées sur des plaques de marbre à partir de 1955. L’artiste exploite les ressources infinies des veinures de ce support qui lui inspire des compositions poétiques aux sujets insolites. Marquée par le surréalisme, elle renoue avec le fantastique en livrant une prodigieuse création de l’esprit faite de cités rêvées et de trompe-l’oeil.

Le tableau de 1948 que nous proposons représente probablement un crave à bec rouge. L’oiseau est un thème récurrent dans l'œuvre de Joséphine Beaudouin, comme dans sa vie. Férue d’ornithologie, elle accueillait en sa demeure parisienne une volière où s’abattaient de nombreux oiseaux des îles. Elle a également constitué une collection d’oiseaux empaillés. Toujours sur ce thème, l’écrivain Claude Aveline (1901-1992), auteur du poème L’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas, invite plusieurs artistes plasticiens à interpréter librement ce que pourrait être cet oiseau. La première série d'œuvres est réalisée entre 1956 et 1963. En 1957, Joséphine Beaudouin livre une œuvre à la plume d’une grande finesse, conservée aujourd’hui au Centre Pompidou (ill.2). Plusieurs artistes de renom répondent également à l’invitation du poète tels que Jean Cocteau et Ossip Zadkine. 

La précision du graphisme de notre tableau témoigne d’une observation attentive de l’anatomie des oiseaux. L’artiste peint avec une grande délicatesse :  la technique est impeccable, le dessin est soigné, la matière est lisse, les détails sont représentés tout en finesse, avec une grande maîtrise.


 

ill.1 Joséphine Beaudouin, Oiseaux fantastiques, huile sur marbre, coll. part.

ill.2 Joséphine Beaudouin, Portrait de L’Oiseau-qui-n’existe-pas, 1957, plume et encre, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Meguerditchian

 

Bibliographie

Fernand Pouillon & Jean Devoisins, Marmorées de Joséphine Beaudouin, cat. expo. Albi, Musée Toulouse-Lautrec, 1980.

Waldemar George, Marmorées de Joséphine Beaudouin, Paris, Les Presses Artistiques ; F. de Nobele, 1965.


Collections publiques

Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne

Albi, Musée Toulouse-Lautrec


Exposition monographique

Marmorées de Joséphine Beaudouin, Albi, Musée Toulouse-Lautrec, 1980

Born in Albi in 1909, Josephine Beaudouin (née Cals) showed an early interest in drawing. At the age of twelve, she moved to Paris where her mother, Jeanne Ramel-Cals, ran a literary salon that was frequented by art world figures such as Ambroise Vollard. In 1925, while her first drawings appeared in the magazine Crapouillot, the young artist entered the School of Decorative Arts where she studied fresco painting. She married the architect Eugène Beaudouin in 1928, with whom she traveled throughout Europe. Beaudouin, a member of the Académie des Beaux-Arts, designed a series of buildings that were precursors of modern architecture in France (Clichy, Maison du Peuple; Antony, Résidence universitaire Jean Zay). Josephine Beaudouin exhibited at the Salon des Indépendants, the Salon des Tuileries, the Salon d'Automne and the Salon des Artistes Décorateurs.

The work of the one that Jean Cocteau described as "bewitching" is full of mystery. Her work bears the stamp of an extraordinary personality. Indeed, Josephine Beaudouin developed a penchant for dreams at a very early age and took refuge in the works illustrated by Gustave Doré. Her technical virtuosity and overflowing imagination were praised by the critics of her time who unanimously greeted her Marmorées (ill.1). Named by René Barotte, these are paintings made on marble slabs from 1955. The artist exploits the infinite resources of the veins of this support which inspires him poetic compositions with unusual subjects. Marked by surrealism, she returns to the fantastic by delivering a prodigious creation of the mind made of dreamed cities and trompe-l'oeil.

The 1948 painting that we propose probably represents a red-billed chough. The bird is a recurring theme in the work of Josephine Beaudouin, as in her life. An avid ornithologist, she kept an aviary in her Parisian home where many island birds were kept. She also built up a collection of stuffed birds. Still on this theme, the writer Claude Aveline (1901-1992), author of the poem L'Oiseau-Qui-N'Existe-Pas, invited several visual artists to freely interpret what this bird could be. The first series of works was produced between 1956 and 1963. In 1957, Joséphine Beaudouin delivered a work with a pen of great finesse, now preserved at the Centre Pompidou (ill.2). Several renowned artists also responded to the invitation of the poet such as Jean Cocteau and Ossip Zadkine.

The precision of the graphics of our painting testifies to an attentive observation of the anatomy of the birds. The artist paints with great delicacy: the technique is impeccable, the drawing is careful, the material is smooth, the details are represented with great finesse and mastery.