Eugénie O'KIN (1880-1948)

Eugénie O'KIN (1880-1948)

1 800,00 €

Eugénie JUBIN, dite

Paysage

Crayon et estompe sur papier

Cachet de la vente d’atelier au verso

46 x 28 cm

cadre : 65 x 46 cm

Provenance : vente d’atelier de l’artiste, Paris, Hôtel Drouot, décembre 1987, Mtres Chambellad, Giafferi et Veyrac.

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Eugénie JUBIN, known as

Landscape

Pencil and etching on paper

Studio sale stamp on verso

46 x 28 cm

frame : 65 x 46 cm

Provenance: artist's studio sale, Paris, Hôtel Drouot, December 1987, Mtres Chambellad, Giafferi and Veyrac.

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Célèbre tabletière du début du XXe siècle, Eugénie O’kin naît à Yokohama (Japon) en 1880 d’une mère japonaise et d’un père français. Elle adopte plus tard le nom “O’kin” qui évoque l’exotisme de son pays d’origine. Dans un contexte d’ouverture du Japon au monde, Eugénie O’kin développe un intérêt pour les arts et s’adonne d’abord au dessin. Elle détourne des motifs présents sur des tissus, des estampes ou encore des céramiques. L’influence de ses racines extra-européennes transparaît dans toute sa production artistique qualifiée de “moderniste”. 

Elle rencontre son mari Henri Simmen (1880-1963) alors qu’il voyage au Japon puis s’installe à Paris vers 1900. Initiée à l’art de la tabletterie, la jeune artiste sculpte de petits objets (boutons, peignes, boîtes, pièces de jeux etc.) dans des matériaux précieux que sont l’ivoire, la corne ou encore l’ébène. Elle expose son travail pour la première fois en 1907 au Salon d’Automne, au Salon de la société nationale des beaux-arts et au Salon des artistes français. Elle rencontre un vif succès. En 1910, le Musée des arts décoratifs de Paris lui achète une coupe en corne gravée, perle et argent.

Les époux aux compétences distinctes collaborent régulièrement à la réalisation de pièces qui ont marqué les arts décoratifs du début du XXe siècle. Eugénie O’kin réalise les couvercles, les prises ou encore les socles en ivoire ou en ébène sculptés qui ornent les céramiques d’Henri Simmen. Le décorateur Jacques-Emile Ruhlmann fait également appel à elle dans les années 1920. Il présente notamment son travail dans son célèbre Hôtel du collectionneur érigé pour l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925.

Nous retrouvons dans les dessins d’Eugénie O’kin la stylisation des formes propres à ses objets sculptés. Ses recherches semblent ainsi se compléter avec finesse et délicatesse. Le dégradé qui apparaît dans le paysage épuré que nous présentons semble décomposer le volume des formes organiques aux lignes fluides, ce qui n’est pas sans rappeler le dessin japonais.

 

ill.1 Eugénie O’Kin, Boîte à thé, 1910, bois teinté et sculpté, couvercle en corne, clou d’or, Musée d’Orsay / ill.2 Eugénie O’Kin, Arbre, crayon sur papier, coll. part.

 


Collections publiques 

Paris, Musée d’Orsay

Paris, Musée des arts décoratifs

Paris, Petit Palais, Musée des beaux-arts 

Limoges, Musée Adrien Dubouché




Eugénie O'kin, a famous tablemaker of the early 20th century, was born in Yokohama (Japan) in 1880 to a Japanese mother and a French father. She later adopted the name "O'kin", evoking the exoticism of her homeland. As Japan opened up to the world, Eugénie O'kin developed an interest in the arts, and initially took up drawing. She reworked motifs found on fabrics, prints and ceramics. The influence of her non-European roots can be seen throughout her artistic production, which is described as "modernist".

She met her husband Henri Simmen (1880-1963) while he was traveling in Japan and then settled in Paris around 1900. She was initiated to the art of tabletterie. The young artist sculpted small objects (buttons, combs, boxes, game pieces, etc.) in precious materials such as ivory, horn and ebony. She exhibited her work for the first time in 1907 at the Salon d'Automne, the Salon de la société nationale des beaux-arts and the Salon des artistes français. She met with great success. In 1910, the Musée des Arts Décoratifs in Paris bought her an engraved horn, pearl and silver bowl.

The husband-and-wife team, with their distinct skills, regularly collaborate on pieces that left their mark on the decorative arts of the early 20th century. Eugénie O'kin made the sculpted ivory and ebony lids, sockets and pedestals that adorned Henri Simmen's ceramics. Decorator Jacques-Emile Ruhlmann also called on her services in the 1920s. He showcased her work in his famous Hôtel du Collectionneur, erected for the 1925 Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes.

In Eugénie O'kin's drawings, we find the stylization of form characteristic of her sculptural objects. Her research seems to complement each other with finesse and delicacy. The gradation that appears in the uncluttered landscape presented here seems to break down the volume of organic forms with flowing lines, reminiscent of Japanese drawing.