L'abbé MOREL (1908-1991)
L'abbé MOREL (1908-1991)
Maurice Morel dit l’abbé Morel
Sans titre, composition en noir, orange, vert et prune
Technique mixte sur papier glacé (page de magazine découpée)
Signé au verso
23 x 10 cm
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Untitled, composition in black, orange, green and plum
Mixed media on glossy paper (cut-out magazine page)
Signed on reverse
23 x 10 cm
Peintre spirituel fervent défenseur de l’art moderne, Maurice Morel naît à Ornans en 1908. Il se découvre très jeune une double vocation : sacerdotale et artistique. À l’issue du collège, il quitte Besançon pour s’installer à Paris en 1927. Il rencontre les artistes Georges Rouault et Max Jacob qui deviendront ses amis et mentors. Ce dernier, pour lequel Maurice Morel travaille, l’introduit dans le milieu artistique et littéraire de l’entre-deux-guerres. Il collabore ensuite avec Jean Bazaine et Alfred Manessier avant de mener des recherches plus personnelles.
Maurice Morel expose pour la première fois en 1933 à l’occasion d’une exposition destinée à promouvoir l’art religieux moderne qui se tient à la galerie Lucy Krohg (Paris VIIIe). Devenu abbé en 1934, il s’engage en faveur d’un art sacré intégrant les bouleversements de l’art moderne et plus largement dans la défense d’artistes qui deviendront ceux de la Nouvelle École de Paris à laquelle il est également rattaché. Il rédige de nombreuses critiques d’art et s’exprime à l’occasion de dizaines de conférences dont la plus célèbre est celle de 1946 consacrée à Pablo Picasso à la Sorbonne et qui lui vaut le surnom de “curé d’art” par le Canard Enchaîné.
Son action se concrétise dans les années 1950 lorsque le Pape Pie XII le charge de réfléchir à la création d’une section consacrée à l’art moderne au sein des Musées du Vatican. Inaugurée en 1973, celle-ci est le symbole de l’acceptation par l’Église d’une représentation non figurative de l’Évangile.
L’abbé Morel privilégie les petits formats réalisés sur des supports de fortune recyclés à l’image de pages découpées dans des magazines et autres cartons. Il recourt à diverses techniques au pinceau (gouache, cire, pastel à l’huile, aquarelle) mais aussi au feutre et à l’encre. Il confesse un “grand appétit de couleurs” apparu au cours de l’enfance.
Il est décoré par André Malraux en 1968 pour le rayonnement culturel de son action.
Expositions monographiques
Paris, galerie Roque, 1963
Paris, galerie de l’Exil, 2013
A spiritual painter and fervent advocate of modern art, Maurice Morel was born in Ornans in 1908. At an early age, he discovered a dual vocation: priestly and artistic. After finishing secondary school, he left Besançon and moved to Paris in 1927. He met the artists Georges Rouault and Max Jacob, who were to become his friends and mentors. Max Jacob, for whom Maurice Morel worked, introduced him to the artistic and literary milieu of the interwar period. He went on to collaborate with Jean Bazaine and Alfred Manessier, before embarking on more personal research.
Maurice Morel exhibited for the first time in 1933 at an exhibition promoting modern religious art held at the Lucy Krohg gallery (Paris VIIIe). After becoming an abbot in 1934, he became involved in the promotion of sacred art in keeping with the upheavals of modern art, and more broadly in the defense of artists who would become part of the Nouvelle École de Paris, to which he also belonged. He wrote numerous art reviews and spoke at dozens of conferences, the most famous of which was his 1946 lecture on Pablo Picasso at the Sorbonne, which earned him the nickname "curé d'art" (priest of art) in Le Canard Enchaîné.
His work came to fruition in the 1950s, when Pope Pius XII commissioned him to consider the creation of a section devoted to modern art within the Vatican Museums. Inaugurated in 1973, it symbolizes the Church's acceptance of non-figurative representations of the Gospel.
Abbé Morel favors small formats, using makeshift, recycled materials such as pages cut from magazines and cardboard. He uses a variety of brush techniques (gouache, wax, oil pastels, watercolors) as well as felt-tip pens and ink. He confesses to a "great appetite for color" that began in childhood.
In 1968, André Malraux decorated him for the cultural influence of his work.