Né à Constantine en 1921, Marcel Bouqueton passe son toute enfance en Algérie où il manifeste très tôt un intérêt pour le dessin et la peinture. Il intègre l’École des Beaux-Arts d’Alger en 1938 avant de poursuivre sa formation à l’École des Beaux-Arts de Paris à partir de 1946. De retour en Algérie, il part seul à la découverte des paysages de la Kabylie et des Aurès qui marqueront profondément sa peinture. À la veille de la guerre d’indépendance, il s’installe en région parisienne. Il expose pour la première fois au Salon des Réalités Nouvelles en 1956 et reçoit le Prix d’Art Félix Fénéon.

Artiste de la Nouvelle École de Paris, Marcel Bouqueton s’émancipe rapidement de l’académisme de l’École d’Alger demeurée en marge des mutations que connaît la peinture occidentale. Ses travaux marqueront de leur empreinte l’histoire de l’art moderne du Maghreb.

Dès 1952, il se détourne progressivement de l’art figuratif. Plusieurs critiques de l’époque se montrent attentifs à son travail, louant la sensibilité et la justesse des tons de ses paysages qui s’éloignent du motif. Il compose ainsi des visions inédites à la surface de la toile en puisant son inspiration dans le souvenir de la lumière méditerranéenne de son Algérie natale en se concentrant sur l’ordonnancement des formes et des couleurs pures.

Marcel Bouqueton étudie l’équilibre de ses compositions grâce à des études préparatoires telles que celle que nous proposons. Ces études attestent de la rigueur de ses constructions au rien n’est laissé au hasard. Les lignes entrecroisées au fusain, au tracé net, structurent les futurs aplats de couleurs chaudes de ses toiles (ill.1). Ces cernes noirs, qui subsistent un temps dans ses peintures (ill.2), rythment la composition et participent notamment à la création des effets de profondeur. Dès 1954, l’artiste abandonne progressivement ce graphisme qui articulait les surfaces de couleurs pour laisser celles-ci se rapprocher les unes des autres. La première moitié des années 1950 constitue une période charnière dans l’œuvre de l’artiste qui intériorise profondément les sujets naturalistes de ses toiles pour en extraire l’essence-même.

Collections publiques

Paris, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou

Paris, Musée d’art moderne de la ville

Principales expositions

Marcel Bouqueton, Paris, Galerie Domec, 1961

Marcel Bouqueton, Nemours, Château-Musée, 1978

Marcel Bouqueton, Paris, Centre culturel algérien, 1989

Marcel Bouqueton, les années 50, Paris, Galerie Marie Robin, 2014

Marcel Bouqueton (peintures 1953-1960), Paris, Galerie Artemper, 2017

Bibliographie choisie

Roger Van Gindertael, Marcel Bouqueton, cat. expo., Paris, Galerie Domec, 1961

Jean-Berbard Roy, Marcel Bouqueton, cat. expo., Nemours, Château-Musée, 1978

* Cette oeuvre est vendue en l’état, sa nature de bien d’occasion emporte l’acceptation de l’acheteur quant à la possibilité qu’elle puisse comporter des marques d’usage, d’usure, de fragilité, d’ancienneté ou de restauration dues au passage du temps.