Louis JANMOT (1814-1892)

Louis JANMOT (1814-1892)

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Étude de femme et de bras ; préparatoire au tableau Fleur des champs, circa 1845

Crayon graphite sur papier

Annoté “C12” en bas à droite

Pliure en diagonale

Dimensions de l’oeuvre : 25 x 12 cm

Dimensions du cadre : 40 x 30 cm

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Poète et peintre mystique né à Lyon en 1814, Louis Janmot est admis à l’École des Beaux-Arts de sa ville natale en 1831 où il obtient la plus haute distinction, le Laurier d’Or (Autoportrait, 1832). Il s’installe à Paris deux années plus tard où il suit le cours de peinture dispensé par Jean Auguste Dominique Ingres avant de séjourner à Rome en 1835. Il complète alors sa double formation philosophique et artistique aux côtés d’autres émules du maître tel que l’artiste lyonnais Hippolyte Flandrin. De retour en France, Louis Janmot accède au Salon de peinture et de sculpture de 1836 où il présente plusieurs grandes compositions. Son panneau Fleur des champs exposé en 1846 suscite l’intérêt des critiques de son temps et l’admiration de Charles Baudelaire.

Élevé dans la foi catholique, Louis Janmot se lie avec les principaux acteurs du renouveau du catholicisme à Lyon. Artiste singulier résistant aux classements, il évolue parmi les mystiques influencés par les nazaréens allemands et préfigurant le versant français du préraphaélisme britannique. À partir de la fin des années 1850, Louis Janmot reçoit plusieurs commandes pour la décoration d’églises et d’édifices lyonnais (Église Saint-François-de-Sales, décor de la coupole). 

Parallèlement à l’exécution de ces grands décors, il conçoit une œuvre picturale et littéraire au programme iconographique complexe qui l’occupera toute sa vie. Intitulé Le Poème de l’âme et présenté en partie à l’Exposition Universelle de 1855 grâce à l’appui d’Eugène Delacroix, ce vaste cycle retrace la transmutation sur terre de deux-âmes sœurs pour regagner leur patrie céleste. Il est constitué d’un ensemble de dix-huit tableaux illustrant son ambitieux poème. L’élaboration d’un tel programme a donné lieu à l’exécution de nombreux croquis de détails à la mine de plomb. Les thèmes abordés, marqués du sceau de l’étrangeté, annoncent en outre le courant symboliste qui se manifeste en Europe dans les dernières décennies du XIXe siècle. 

Notre feuille d’étude s’inscrit dans la période antérieure à 1845 au cours de laquelle l’influence d’Ingres est patente dans l’œuvre de Louis Janmot. La recherche de la beauté parfaite et la précision du dessin aux lignes souples et pures évoquent particulièrement l’enseignement du maître. Ce dessin préparatoire témoigne des recherches de l’artiste relatives à la posture de la figure féminine du tableau Fleur des champs exécuté en 1845. L’inclinaison des avant-bras et la disposition des doigts de la main gauche varient toutefois avec celle de la composition finale.

On retrouve ce même souci de précision dans la position de la main et la disposition des doigts du modèle dans l’Autoportrait de 1832 ainsi que dans Virginitas issu du Poème de l’âme, circa 1854.

Poet and mystical painter born in Lyon in 1814, Louis Janmot was admitted to the School of Fine Arts of his native city in 1831 where he obtained the highest distinction, the Laurier d'Or (Self-portrait, 1832). He moved to Paris two years later where he attended the painting course given by Jean Auguste Dominique Ingres before staying in Rome in 1835. He then completed his dual philosophical and artistic training alongside other emulators of the master such as the artist Hippolyte Flandrin from Lyon. Back to France, Louis Janmot entered the Salon de peinture et de sculpture of 1836 where he presented several large compositions. His panel Fleur des champs exhibited in 1846 aroused the interest of the critics of his time and the admiration of Charles Baudelaire.

Raised in the Catholic faith, Louis Janmot linked up with the main actors of the revival of Catholicism in Lyon. A singular artist resistant to classification, he evolves among the mystics influenced by the German Nazarenes and prefiguring the French side of British Pre- Raphaelism. From the end of the 1850s, Louis Janmot

received several commissions to decorate churches and buildings in Lyon (Saint-François-de- Sales Church, dome decoration).

In parallel with the execution of these great decorations, he conceived a pictorial and literary work with a complex iconographic program that would occupy him for the rest of his life. Entitled Le Poème de l'âme (The Poem of the Soul) and presented in part at the Universal Exhibition of 1855 thanks to the support of Eugène Delacroix, this vast cycle retraces the transmutation on earth of two soulmates to return to their heavenly homeland. It consists of a set of eighteen paintings illustrating his ambitious poem. Many detailed pencil sketches were made during the elaboration of this program. The themes dealt with, marked with the seal of strangeness, also herald the symbolist movement that was manifesting itself in Europe in the last decades of the 19th century.

Our study sheet covers the period before 1845, during which the influence of Ingres is evident in the work of Louis Janmot. The search for perfect beauty and the precision of the drawing with

soft and pure lines particularly evoke the master's teaching. This preparatory drawing bears witness to the artist's research into the posture of the female figure in the painting Fleur des champs executed in 1845. The inclination of the forearms and the arrangement of the fingers of the left hand vary, however, with the one of the final composition.

The same concern for precision can be seen in the position of the hand and the arrangement of the fingers of the left hand.

 
Fleur des champs, 1845, huile sur panneau, Lyon, Musée des Beaux-Arts, © MBA Lyon

Fleur des champs, 1845, huile sur panneau, Lyon, Musée des Beaux-Arts.

Fleur des champs, 1845 ; notre feuille ; Autoportrait, 1832 (détails)

Fleur des champs, 1845 ; notre feuille ; Autoportrait, 1832 (détails)

Fleur des champs, 1845 ; notre feuille ; Viginitas, 1854 (détails)

Fleur des champs, 1845 ; notre feuille ; Viginitas, 1854 (détails)

 

Collections publiques

Lyon, Musée des Beaux-Arts

Paris, Musée du Louvre

Saint-Étienne, Musée d’art moderne

Versailles, Musée national du château de Versailles et de Trianon

Montbrison, Musée d’Allard

Principales expositions

Louis Janmot, Le Poème de l’âme, Lyon, Musée des Beaux-Arts, 1950

Le Temps de la peinture, Lyon 1800-1914, Lyon, Musée des Beaux-Arts, 2007

Bibliographie choisie

Elisabeth Hardouin-Fugier, Louis Janmot, Lyon, thèse, 4 vol., 1969

Wolfgang Drost, Élisabeth Hardouin-Fugier, Louis Janmot, précurseur du symbolisme, Heidelberg, C. Winter, 1994

Élisabeth Hardouin-Fugier, Le Poème de l’âme par Louis Janmot, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, 2007

Le Temps de la Peinture, Lyon 1800-1914 , catalogue d’exposition., Lyon, Fage éditions, 2007 (Musée des Beaux-Arts de Lyon), p.78

 

* Cette oeuvre est vendue en l’état, sa nature de bien d’occasion emporte l’acceptation de l’acheteur quant à la possibilité qu’elle puisse comporter des marques d’usage, d’usure, de fragilité, d’ancienneté ou de restauration dues au passage du temps.