Julien Auguste HERVÉ (1854-1932)

Julien Auguste HERVÉ (1854-1932)

1 200,00 €

La Douleur, circa 1900

Huile sur toile

Signée en bas à droite

61,5 x 50 cm

-

Toothache, circa 1900

Oil on canvas

Signed lower right

61.5 x 50 cm

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Né en 1854 à Basse-Indre en Loire-Atlantique, Julien-Auguste Hervé suit une première formation artistique à l’École des arts et métiers d’Angers. Il s’installe à Versailles en 1880 où il travaille pour la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest avant d'adhérer à la Société des artistes indépendants en 1888. Formée en 1884, cette association réunit des artistes revendiquant une certaine liberté et a pour vocation de présenter au public des œuvres s’inscrivant en marge du Salon officiel. Dans le même temps, Julien-Auguste Hervé, devenu professeur de dessin, tente de vivre de son art et présente chaque année des toiles au Salon des Indépendants

Outre ses paysages et autres scènes mythologiques et bibliques, ce sont ses portraits qui rencontrent un vif succès à partir de la fin des années 1890. Les amateurs découvrent avec curiosité ses étonnants tableaux qui ne laissent pas indifférent. 

Le critique d’art Gustave Coquiot* qui qualifie Julien-Auguste Hervé de “Maître de l’expressionnisme” en 1898, loue ses Dédaigneuse, Mignonette, Hargneux ou encore Pompette d’après les titres donnés par l’artiste à ses figures. L’artiste introduit le terme “expressionnisme” (ill.1) qu’il emploie tantôt avant le nom (“Expressionnisme, Hargneux” ; “Expressionnisme (Budgétivore)”), tantôt après le nom (“Samson et Dalila (expressionnisme)”). Le recours à ce néologisme semble témoigner d’une certaine hostilité à l’égard de l’impressionnisme et du post-impressionnisme contemporain. Julien-Auguste Hervé revendique surtout un certain réalisme à la symbolique marquée. 

Le critique d’art britannique Charles Rowley a employé la formule “expressionism” en 1880 pour qualifier les artistes modernes soucieux d’exprimer des émotions et des passions. Il sera ensuite utilisé en Allemagne à l’occasion de l’exposition de la Sécession berlinoise de 1911 mais il serait bien hasardeux d’établir un lien, serait-il précaire, avec ce mouvement d’avant-garde du début du XXe siècle qui en conservera le nom.

Le rare tableau que nous présentons, expression de la douleur, au thème insolite de la rage de dent, témoigne de toute la facétie qui anime l’artiste.

* Gustave Coquiot, Les Indépendants 1884-1920, Paris, 1921, p.19.


 

ill. 1 Julien-Auguste Hervé, Expressionisme : L’Ancêtre, 1905, huile sur toile, Paris, Galerie La Nouvelle Athènes, © Galerie La Nouvelle Athènes

 

Exposition monographique

Nantes, Galerie de l’école des beaux-arts, mai 1987

Bibliographie

Jacques Sauvageot, Julien Hervé a-t-il été le maître de l’expressionnisme ?, cat. expo., Nantes, Galerie des beaux-arts, 1987.




Born in 1854 in Basse-Indre, Loire-Atlantique, Julien-Auguste Hervé received his initial artistic training at the École des arts et métiers in Angers. He moved to Versailles in 1880, where he worked for the Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, before joining the Société des artistes indépendants in 1888. Formed in 1884, this association brought together artists who asserted a certain freedom, with the aim of presenting works to the public that were not part of the official Salon. At the same time, Julien-Auguste Hervé, who had become a drawing teacher, tried to make a living from his art, and presented paintings every year at the Salon des Indépendants.

In addition to his landscapes and other mythological and biblical scenes, it was his portraits that met with great success from the late 1890s onwards. Enthusiasts were eager to discover his astonishing paintings, which left no one indifferent.

Art critic Gustave Coquiot, who called Julien-Auguste Hervé "Master of Expressionism" in 1898, praised his Dédaigneuse, Mignonette, Hargneux and Pompette after the titles given by the artist to his figures. The artist introduces the term "expressionism", which he sometimes uses before the name ("Expressionism, Hargneux"; "Expressionism (budgetary)"), sometimes after the name ("Samson et Dalila (expressionism)"). The use of this neologism seems to reflect a certain hostility to contemporary Impressionism and Post-Impressionism. Julien-Auguste Hervé's main claim to fame is a certain realism with a strong symbolism.

The British art critic Charles Rowley used the term "expressionism" in 1880 to describe modern artists concerned with expressing emotions and passions. It was later used in Germany for the Berlin Secession exhibition of 1911, but it would be risky to establish any link, however tenuous, with the avant-garde movement of the early 20th century that retained the name.

The rare painting we present, with its unusual theme of toothache, bears witness to the artist's facetiousness.