Henry VALENSI (1883-1960)

Henry VALENSI (1883-1960)

0,00 €

La Guerre, 1954

Mine de plomb sur papier

Signé “Henry Valensi”, daté “1954” et titré “La Guerre” en haut à droite

27 x 35 cm

Provenance : ancienne collection Philippe Klein, galerie et collectionneur

-

La Guerre, 1954

Graphite on paper

Signed "Henry Valensi", dated "1954" and titled "La Guerre" in the upper right corner

10,6 x 13,5 inch

Provenance : former collection Philippe Klein, gallerist and art collector

Vendu
Ajouter au panier

Né à Alger en 1883, Henry Valensi s’installe à Paris en 1899 avec sa famille qui l’encourage dans sa passion naissante pour la peinture. Il suit une première formation à l'École nationale supérieure des beaux-arts puis à l’Académie Julian qu’il intègre en 1902 où il suit entre autres le cours de Jules Lefebvre (1834-1912). Il adhère à la Société des artistes indépendants en 1908 et expose régulièrement au Salon. Les premières toiles qu’il y présente sont encore dans une veine post-impressionniste.

Soucieux de renouveler l’art pictural en libérant l’artiste d’une vision qui serait purement objective, Henry Valensi développe rapidement un style plus personnel. Il partage les réflexions des artistes d’avant-garde de son temps dans un contexte d’effervescence intellectuelle et scientifique. Proche du Groupe de Puteaux constitué en 1911 autour de Marcel Duchamp, Henry Valensi participe au Salon de la mythique Section d’or inaugurée en 1912 aux côtés d’artistes tels que Jean Metzinger, Albert Gleizes ou encore Jacques Villon

Peu soucieux de vivre de son art, le jeune artiste s’inscrit en marge du marché. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il parcourt l’Europe jusqu’à la Russie et sillonne le pourtour du bassin méditerranéen. Il dira : “tous mes voyages n’avaient pour but que mon travail”. Au fil de ses escapades, les paysages qu’il peint se transforment vers l’abstraction et intègrent une forme de mouvement dans la veine des futuristes italiens (ill.1). Il développe en outre une obsession pour la géométrie et la recherche de vues utopiques. En 1923, une exposition lui est consacrée à Rome par Filippo Tommaso Marinetti (1876-1944), théoricien et fondateur du futurisme.

Auteur de nombreux écrits théoriques sur les rapports entre le pictural et le musical, Henry Valensi fonde, en 1932, un mouvement qu’il nomme le musicalisme et qu’il définit comme une peinture à entendre. Il compte ainsi parmi les créateurs de nouvelles conceptions spatiales à l’instar de Léopold Survage ou Frantisek Kupka. II considère que la peinture, comme la musique, propage des ondes ; la couleur fait vibrer la matière et, associée au trait, crée une vraie musique à la surface de la toile que l’artiste conçoit comme une partition dans l’espace. Le rythme joue un rôle prépondérant dans son œuvre que l’on peut qualifier de “peinture musicale”. 

Entre 1936 à 1959, Henry Valensi travaille à la réalisation d’une “cinépeinture” désormais mythique. Il réalise un court métrage abstrait en couleurs intitulé La Symphonie printanière élaboré à partir de 64 000 dessins issus d’un tableau peint en 1932. Cette œuvre représente l’aboutissement ultime de la peinture en mouvement.  

Exilé à Alger entre 1940 et 1945, Henry Valensi réalise des œuvres sur la résistance et sur l’avancement des troupes alliées qu’il appelle ses “œuvres de propagande” gaulliste. Le dessin au crayon que nous présentons s’inscrit dans le contexte de l’après-guerre et illustre la place des études dans le processus créatif d’Henry Valensi. Il est préparatoire à une huile sur toile musicaliste de 1954 intitulée La Symphonie guerrière (ill.2) et pensée en pendant avec celle de La Paix. Ses premières symphonies peintes datent de 1934. L’artiste a longuement médité les dites toiles dont on connaît d’autres gouaches préparatoires (ill.3 & ill.4).

Étape essentielle dans la reconnaissance de son œuvre : le travail d’Henry Valensi a récemment été distingué à l’occasion de l’accrochage Modernités Plurielles au Centre Pompidou où une salle lui est consacrée. 

 

ill.1 Henry Valensi, Expression de l’auto, 1920, huile sur toile, Paris, Centre Pompidou, © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Bertrand Prevost

ill.2 Henry Valensi, Expression de l’auto, 1920, huile sur toile, Paris, Centre Pompidou, © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Bertrand Prevost

ill.3 Henry Valensi, La Symphonie guerrière, 1954, huile sur toile, 130 x 96 cm, coll. part.

ill.4 Henry Valensi, La Guerre (étude) 1954, gouache, 23,5 x 31 cm, coll. part.

ill.5 Henry Valensi, La Guerre (étude) 1954, gouache, dimensions inconnues, coll. part

 

Bibliographie choisie

Krisztina Passuth, Henry Valensi, du futurisme au musicalisme, Paris, Galerie Le Minotaure, 2014

Marie Talon, Henry Valensi, l’heure est venue, Yveline édition, 2013 


Collections publiques

Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne

Paris, Musée d’art moderne de la ville

Lyon, Musée des beaux-arts 


Expositions monographiques

Henry Valensi, La musique des couleurs, Montbéliard, Musée du Château des Ducs de Wurtemberg, avril-septembre 2017

Henry Valensi, du futurisme au musicalisme, Paris, Galerie Le Minotaure & Galerie Alain le Gaillard, 2014


Conférence 

Michel Gauthier (conservateur au Centre Pompidou), Les Partitions picturales d’Henry Valensi, Fondation Giacometti, le 30 mars 2021 https://www.fondation-giacometti.fr/fr/evenement/179/les-partitions-picturales-de-henry-valensi

Born in Algiers in 1883, Henry Valensi moved to Paris in 1899 with his family who encouraged him in his budding passion for painting. He received his first training at the École nationale supérieure des beaux-arts and then at the Académie Julian, which he joined in 1902, where he studied under Jules Lefebvre (1834-1912), among others. He joined the Society of Independent Artists in 1908 and exhibited regularly at the Salon. The first paintings he presented were still in a post-impressionist vein.

Anxious to renew pictorial art by freeing the artist from a purely objective vision, Henry Valensi quickly developed a more personal style. He shared the thoughts of the avant-garde artists of his time in a context of intellectual and scientific effervescence. Close to the Groupe de Puteaux formed in 1911 around Marcel Duchamp, Henry Valensi participated in the mythical Section d'or Salon inaugurated in 1912 alongside artists such as Jean Metzinger, Albert Gleizes and Jacques Villon.

Unconcerned about making a living from his art, the young artist set himself apart from the market. After the First World War, he traveled throughout Europe as far as Russia and criss-crossed the Mediterranean basin. He will say: "all my travels had for goal only my work". During his escapades, the landscapes he painted became more abstract and integrated a form of movement in the vein of the Italian futurists (ill.1). He also developed an obsession with geometry and the search for utopian views. In 1923, an exhibition was dedicated to him in Rome by Filippo Tommaso Marinetti (1876-1944), theorist and founder of futurism.

Author of numerous theoretical writings on the relationship between the pictorial and the musical, Henry Valensi founded, in 1932, a movement that he named musicalism and that he defined as a painting to be heard. He is thus among the creators of new spatial conceptions like Leopold Survage or Frantisek Kupka. He considers that painting, like music, propagates waves; the color makes the material vibrate and, associated with the line, creates a true music on the surface of the canvas that the artist conceives as a score in space. Rhythm plays a predominant role in his work, which can be described as "musical painting".

Between 1936 and 1959, Henry Valensi worked on a now mythical "cine-painting". He made a short abstract film in color entitled The Spring Symphony, based on 64,000 drawings from a painting done in 1932. This work represents the ultimate achievement of painting in motion.

Exiled to Algiers between 1940 and 1945, Henry Valensi produced works on the Resistance and on the advance of the Allied troops, which he called his Gaullist "propaganda works". The pencil drawing that we present is part of the post-war context and illustrates the place of studies in Henry Valensi's creative process. It is preparatory to an oil on canvas musicalist of 1954 entitled La Symphonie guerrière (ill.2) and thought to be a counterpart to La Paix. His first painted symphonies date from 1934. The artist spent a long time meditating on these paintings, of which we know other preparatory gouaches (ill.3 & ill.4).

An essential step in the recognition of his work: Henry Valensi's work was recently distinguished in the Modernités Plurielles exhibition at the Centre Pompidou, where a room is dedicated to him.