Charles GIAUME (1925-1994)
Charles GIAUME (1925-1994)
Le Rendez-vous, 1972
Huile sur toile
Signée “Giaume” et datée “72” en haut à droite
Contresignée et titrée au dos
73 x 92 cm
Provenance : ancienne collection Pierre Schuster (1946-2024) ; président du Cercle des mécènes du musée des beaux-arts de Lyon
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Le Rendez-vous, 1972
Oil on canvas
Signed “Gaume” and dated “72” upper right
Signed and titled on the back
73 x 92 cm
Provenance : collection Pierre Schuster (1946-2024)
Né à Nice en 1925, Charles Giaume a onze ans lorsque ses parents s’installent à Lyon. Il intègre l’école des beaux-arts de la ville en 1939 où il suit une première formation artistique jusqu’en 1943. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il entreprend un long voyage au cours duquel il sillonne l’Amérique. Il découvre Majorque en 1956 où il séjourne ensuite régulièrement.
Figure de la scène artistique lyonnaise d’après-guerre, Charles Giaume se distingue par une peinture figurative atypique. Sa rencontre avec l’italien Domenico Gnoli (1933-1970), peintre hyperréaliste d’objets du quotidien représentés en vues rapprochées, marque profondément son œuvre. Les deux artistes se lient d’amitié à l’occasion d’une exposition commune. Charles Giaume s’inspire du gigantisme de ses natures mortes et voit sa peinture évoluer sur le plan formel.
Au début des années 1960, il développe un langage original loué avec enthousiasme par les critiques René Déroudille et Jean-Jacques Lerrant. Il se concentre sur les détails du motif, lui conférant une dimension poétique et mystérieuse. Peintre de la suggestion, Charles Giaume s’attache au pouvoir évocateur de fragments du corps ou d’accessoires qu’il grossit démesurément. Le motif, alors ambigu, est tourné en dérision et revêt une forte charge érotique suggérée avec raffinement. Pour ce faire, il recourt parfois au trompe-l’oeil où se mêlent diverses matières comme la dentelle ou le cheveu. La femme et la chevelure semblent relever chez lui du caractère obsessionnel. Sa peinture semble percer le secret du sujet et invite à une nouvelle interprétation de celui-ci relevant de l’imaginaire.
Le titre évocateur “Le Rendez-vous” annoté au dos de la toile de 1972 que nous présentons n’est pas sans allusion. Il nous offre des clés de lecture face à ce que nous devinons être un béret masculin rose pâle et une dentelle féminine bleue nuit suspendus l’un sur l’autre à un porte-manteau noir.
Jusqu’en 1978, Charles Giaume n’a pas d’atelier et peint dans sa chambre à coucher. Il participe à plusieurs salons (Salon d’Automne, Salon Regain) et expose régulièrement de 1965 à 1986 à la galerie Le Lutrin de Paul Gauzit (Lyon).
© A. BIOT-WORMS
ill.1 Charles Giaume, La Resquille, huile sur toile, coll. part.
ill.2 Charles Giaume, Sans titre, 1971, huile sur toile, coll.part.
Collections publiques
Paris, Fonds d’art contemporain (achat en 1968)
Paris, Musée d’art moderne de la ville
Lyon, Musée des beaux-arts
La Villedieu, Petit musée du bizarre
Exposition collective
Un Regard sur la scène artistique lyonnaise au XXe siècle, Lyon, Musée des beaux-arts, 2015-2016.
Bibliographie
Peintres lyonnais à Francfort, cat. expo., Francfort, Réfectoire des Carmélite, octobre 1980.
Denis Vaginay, Maudits lyonnais, Lyon, Fage, 2020.
Born in Nice in 1925, Charles Giaume was eleven years old when his parents moved to Lyon. He enrolled at the city's school of fine arts in 1939, where he studied art until 1943. After World War II, he embarked on a long journey during which he traveled extensively throughout America. He discovered Majorca in 1956, where he subsequently stayed on a regular basis.
A leading figure in the post-war art scene in Lyon, Charles Giaume stood out for his atypical figurative painting. His encounter with the Italian Domenico Gnoli (1933-1970), a hyperrealist painter of everyday objects depicted in close-up, had a profound influence on his work. The two artists became friends during a joint exhibition. Charles Giaume was inspired by the gigantism of his still lifes and saw his painting evolve formally.
In the early 1960s, he developed an original style that was enthusiastically praised by critics René Déroudille and Jean-Jacques Lerrant. He focused on the details of his subjects, giving them a poetic and mysterious dimension. A painter of suggestion, Charles Giaume was drawn to the evocative power of fragments of the body or accessories, which he enlarged disproportionately. The motif, now ambiguous, is turned into derision and takes on a strong erotic charge suggested with refinement. To achieve this, he sometimes uses trompe-l'oeil, combining various materials such as lace and hair. Women and hair seem to be an obsession for him. His painting seems to pierce the secret of the subject and invites a new interpretation of it, drawing on the imagination.
The evocative title “Le Rendez-vous” (The Rendezvous) written on the back of the 1972 canvas we are presenting is not without allusion. It offers us clues to understanding what we guess to be a pale pink men's beret and a midnight blue women's lace scarf hanging side by side on a black coat rack.
Until 1978, Charles Giaume did not have a studio and painted in his bedroom. He participated in several salons (Salon d'Automne, Salon Regain) and exhibited regularly from 1965 to 1986 at Paul Gauzit's Le Lutrin gallery (Lyon).